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2 MALADIE PSYCHOSOMATIQUE
Etude des perturbations psychiques d’ordre affectif et des troubles viscéraux qui en constituent la manifestation corporelle ; également du retentissement psychique des altérations organiques (somatiques).Garnier Delamare 1999 Somatisation : conversion de troubles psychiques en symptômes fonctionnels corporels. L’hypothèse de base de la médecine psychosomatique est l’unité fonctionnelle soma-psyché. Ceci ne résout cependant pas les difficultés découlant de la pluralité de méthodes entraînant une multiplicité d’hypothèses. Le terme psychosomatique désigne des affections, de pathologie générale, relevant en partie ou en totalité de facteurs psychologiques, conscients ou le plus souvent, inconscients. Ces affections sont une conséquence du stress* émotionnel, dont les mécanismes neuro-hormonaux commencent à être entrevus.
Pour Laborit , le stress est dû à
l'inhibition de l'action et on parlera plus volontiers de maladie de
l'inhibition comportementale ou comportementalo-organique que de
maladie psychosomatique. « L’événement
psychologique serait une cause de l’affection organique alors que nous
ne pouvons le concevoir
maintenant lui-même que comme une réponse à
une relation entre l’homme, chargé de ses “histoires”
biologiques
, et son milieu. « Or, ce sont celles-ci qui s’apparient avec les réactions physiologiques dont elles sont l’expression plutôt que la cause, réactions à une situation événementielle. » 2.2.2 Prévalence de
l'émotion Mais l'émotion dans la profondeur de ses retentissements organiques risque de conduire l'homme à la mort à travers la diversité des bouleversements psychosomatiques. L'émotion peut être seule en cause ou combinée à des facteurs prédisposants : elle joue alors le rôle d'élément déclenchant. C'est l'exemple de Trousseau faisant une crise d'asthme en surprenant son serviteur en train de dérober l'avoine de son cheval. 2.2.3 Choix de la cible
organique Selye invoque l'exemple de la chaîne
dont
le maillon le plus faible cédera le premier. Mais la maladie psychosomatique, maladie à stress, peut s'exprimer dans tous les appareils. Une revue ne peut être que partielle, sommaire; elle suggère pourtant l'ampleur du mécanisme psychosomatique, peut-être son universalité.
Le rapport dominant-dominé, objet de tant d'études modernes chez l'animal, a un retentissement biologique important, dont l'extrapolation à l'homme n'a rien d'audacieux. Le stress modifie le terrain, effondre les défenses immunitaires, accumule des réserves de combat inutilisables dans la vie moderne et par là, nocives à l'organisme. Le stress émotionnel a les mêmes effets que le stress physique, toxique, infectieux avec de plus la permanence, car la mémoire affective du système limbique en perpétue le potentiel. Le stress psycho-émotionnel est souvent un stress chronique. Ce n'est pas toujours un événement qui bouleverse, intense et soudain, mais souvent une situation stable, paisible d'apparence mais à contenu contraignant (exemple de Selye : vivre avec une personne que l'on n'aime pas). Parfois, ce sont des situations où le «moi» se sent dévalorisé ou considère sa fonction comme dévalorisante (par exemple un infarctus dans un groupe d'ingénieurs astreints à une tâche sans prestige).
La notion de stress émotionnel est perçue du grand public tout en demeurant pour lui obscure car le stress reste, malgré les progrès de la biologie, difficile à appréhender dans la complexité de sa stratification : facteurs génétiques, acquis, actuels, réponse hormonale, réaction du système nerveux, etc.
Dans la psychose (affection mentale avec une atteinte globale de la personnalité par le processus pathologique), les thèmes hypocondriaques expriment un « vécu délirant » ayant pour objet le corps altéré ou transformé. Elle ne présente cependant pas d'atteinte organique contrairement à la névrose et aux atteintes psychosomatiques. La névrose(affection nerveuse très répandue, liée à la vie psychique mais sans altération de la personnalité et s’accompagnent d’une conscience pénible et le plus souvent excessive de l’état morbide) , dont l'expression peut être organique, comporte des troubles fonctionnels. Ils sont allégués, mis en avant
pour servir d’excuse, dans les états névrotiques (mal
de tête, mal au dos, spasmes, palpitations, fatigue, etc.
.), ou apparents dans la conversion hystérique (paralysie,
contractures, aphonie, etc.), plus rare aujourd'hui. La névrose manifeste librement ses émotions. Le stress aura, par cette salutaire dérivation, peut-être un aspect organique, mais fonctionnel, non lésionnel. Névrose et maladie psychosomatique ont aussi en commun la dynamique émotionnelle. Ils reflètent un état affectif particulier. La maladie psychosomatique a des troubles organiques mais lésionnels, non fonctionnels. Elle déconcerte les psychanalystes, car ils se heurtent au réel. Le symptôme psychosomatique a été déclaré par l'un d'eux « un symptôme bête» Marty(1980) . "Le manque d'enracinement dans le passé" du psychosomatique est à l'opposé de la névrose, puisque pour eux la névrose prend source dans le passé, elle retentit des lointains échos de la vie infantile; elle est conditionnée par la mémoire affective où est stockée toute une charge émotionnelle. De plus, à l'inverse du psychosomatique, " centré sur l'immédiat, avec une grande difficulté à exprimer ses affects ", la névrose les épanche, avec quelle prodigalité. Dans la vie moderne où les
émotions sont pudiquement contenues, l'hystérie
régresse ou se transforme mais les troubles psychosomatiques
semblent augmenter. Pour Haynal , la participation de facteurs psychologiques (émotionnels) est nécessaire pour aboutir à la manifestation des symptômes fonctionnels accompagnant l’angoisse et la dépression.. Se constituent alors des troubles somatoformes avec symptômes physiques suggérant l’existence d’une maladie somatique. Les examens et investigations pratiqués
alors par le médecin ne permettent pas de poser un diagnostic
médical ni de déceler un mécanisme
physiopathologique
expliquant les plaintes.
Elles sont de loin les plus fréquentes. Au niveau de l’œsophage Au niveau de l'estomac Au niveau des intestins B Pathologies fonctionnelles cardio-vasculaires Au niveau du coeur Au niveau des artéres et des veines C Pathologies fonctionnelles respiratoires Asthme D Pathologies fonctionnelles hépato-vésiculo-pancréatiques Paresse vésiculaire E Pathologies fonctionnelles de la sphère O.R.L Troubles de la lacrymation F Pathologies fonctionnelles génito-urinaires Enurésie, anurie
Démangeaisons H Pathologies fonctionnelles hormonales Hypo ou hyperthyroïdie
Hyper ou hypo-activité intellectuelle J Pathologies fonctionnelles métaboliques Spasmophilie K Pathologies fonctionnelles ostéo-articulaires et musculaires Algies vertébrales et articulaires
fugaces et erratiques 2.6
Conclusion « Aussi, le stress est-il une illustration de la médecine totale, de la psychosomatique. Face à des philosophies ou des religions qui les dissocient, il réunifie le corps et l'âme ». Fauvet, 1980 . Pour Haynal et Pasini , Les modèles qui se dégagent des expérimentations plaident pour une acception très large du terme « psychosomatique », encore appuyée par les observations cliniques de ces dernières décennies (en particulier par les recherches menées dans les groupes Balint ou avec d'autres méthodes d'observation du champ psychosocial). Notamment, il se décante une image de la maladie (et de la santé) dans laquelle différents facteurs jouent un rôle à des degrés divers.
Pour des maladies infectieuses (comme la grippe, la tuberculose), des raisons psychosociologiques peuvent être responsables d'une baisse de résistance aboutissant à la maladie.
2.7 Apport au
mémoire Certains de nos patients sont sous stress permanent et la pathologie mécanique que nous rencontrons peut être de nature émotionnelle ou maintenue par celle ci . L’émotion est
prépondérante dans toute pathologie à connotation
psychosomatique ou névrotique et nous devons saisir la plainte
de nos patients et discerner cette composante émotionnelle.
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