3 L’EMOTION
3.1 Définition et
classification de
l'émotion.
3.1.1 Définition
Etat de conscience, agréable ou pénible, concomitant
à des modifications organiques brusques d’origine interne ou
externe.
Un changement extérieur ou intérieur ( bruit, lueur,
contact, coup, souvenir, image, concept…) s’il est subi et inattendu,
peut produire un ébranlement de certains neurones, qui se
transmet au système neurovégétatif, lequel
répond
par des modifications vasomotrices, l’accélération ou
l’arrêt du cœur, de la respiration, la sécheresse de la
bouche, l’horripilation de la peau, les pleurs et les sanglots, divers
troubles digestifs, le tremblement des muscles, tous
phénomènes échappant à notre
volonté, mais dont nous prenons conscience. Grand Larousse
Encyclopédique
Les émotions sont des incitations
à l'action, une tendance à agir face à une
situation. D'ailleurs, du point de vue éthymologique,
"émotion" vient:
-du verbe latin "movere" = mouvoir
-du préfixe "é" = vers l'extérieur
Une émotion correspond donc au
départ à une réaction corporelle face à un
événement.
Par exemple,
-la colère: elle fait affluer le sang vers les mains, ce qui
permet à l'individu de s'emparer plus prestement d'une arme ou
de frapper un ennemi et engendre une sécrétion massive
d'hormones comme l'adrénaline qui libère l'énergie
nécessaire à une action vigoureuse.
-la peur: elle dirige le sang vers les muscles qui commandent le
mouvement du corps comme les muscles des jambes ce qui prépare
la fuite en faisant pâlir le visage.
-Le dégoût: entraîne une fermeture des narines avec
retroussement de la lèvre supérieure face à une
odeur désagréable ou pour recracher un aliment toxique.
Ainsi de suite, chaque émotion
possède son expression corporelle spécifique. Une
émotion est
donc une réaction physique face à une situation et
est donc à la base du comportement de l'individu, à
savoir la façon de réagir dans un contexte donné.
Nous pouvons déjà relever une
problématique importante de notre monde civilisé :
l’inhibition de la réaction corporelle en relation avec
l'émotion ("tu ne dois pas exprimer ta colère", "tu ne
dois pas pleurer",...).
Ainsi, des tensions physiques seront présentes chez l'individu
en relation avec des émotions non exprimées, à la
base de la souffrance physique, psychosomatique et psychique.
3.1.2 Classification
Il existe des centaines d'émotions avec leurs nuances, leurs
combinaisons, leurs variantes.
Tous les neuropsychologues et philosophes ne sont pas d'accord
quant à la classification mais tout le monde semble admettre
qu'il existe des émotions principales avec des nuances de
celles-ci.
Paul Ekman semble faire à peu
près l'unanimité en se basant sur des critères
universels.
Pour lui, il existerait six émotions
simples fondamentales.
- la colère ; haine, rage,
- la tristesse ; abattement, chagrin, mélancolie,
désespoir,
- la peur ; anxiété, terreur, panique, timidité
- la joie ; plaisir, euphorie, extase, amour, dévotion
- la surprise ; étonnement,
- le dégoût , aversion, écœurement,
auxquelles il a rajouté dernièrement(1998)
- la honte, culpabilité, humiliation
- le mépris
3.2 Les
premières
recherches
Lors de l’utilisation première de ce qui devait s’appelait plus
tard « neuroleptiques », Laborit constata qu’ils
provoquaient « une indifférence du sujet à
l’égard de son environnement ». Il avait utilisé
d’abord le terme de « neuroplégiques » pour les
désigner, car ils inhibaient les ajustements vasomoteurs sous
dépendance nerveuse, et l’émotion qu’ils paraissaient
supprimer lui semblait donc liée aux sensations résultant
de ces ajustements vasomoteurs.
« Nous retrouvions ainsi la vieille notion déjà
répandue par William James (1884) rejetant la primauté de
la pensée et de la sensation à l’origine des
émotions ».
James soutenait que l’appréhension d’un événement
produit des conséquences somatiques (viscérales,
squelettiques, musculaires) et que c’était la perception de
celles-ci que nous nommions émotions.
Ce fut Lange (1885) cependant qui attribua le premier la
totalité de notre activité émotionnelle aux
remaniements vasomoteurs.
Plus récemment, Schachter et Singer (1962) ont,
expérimentalement, montré que l’expérience
émotive et son expression sont le résultat d’une
excitation sympathique.
Récemment, Mandler (1975) a présenté un historique
de cette question.
L’activité sympathique et parasympathique cardio-vasculaire et
sur les viscères provoque d’ailleurs des sensations qui sont le
plus souvent le seul moyen que nous ayons à notre disposition
pour décrire nos émotions : nous sommes «
glacés d’effroi », notre cœur « bat à se
rompre dans notre poitrine ».
Nous en avons « des sueurs froides » ou « le
souffle coupé ». Parfois nous « haletons d’angoisse
». Mais nous « rosissons de plaisir » et la «
détente du bonheur » exprime la sensation de la
résolution musculaire alors que l’inhibition de
l’activité neuro-motrice s’accompagne d’une sensation de «
jambes coupées ».
Dans tous les cas les ajustements vasomoteurs permettant la
réalisation de l’action ou se montrant inefficaces et reconnus
comme tels, seront ressentis comme une activité affective, comme
sentiments ou
émotions.
Or, il est essentiel de constater que nous
demeurons inconscients de la signification phylogénétique
de ces réactions, a savoir la protection de la structure
biologique par un comportement.
3.3 Emotion Ire IIre
3.3.1 Les émotions primaires.
Pour Damasio ; au début de notre vie nous sommes
préprogrammés pour répondre par une
réaction émotionnelle de façon instinctive,
automatique à certains traits de stimuli survenant à la
fois dans le monde externe, environnemental et dans le monde interne,
corporel.
Ces réactions automatiques sont
inscrites dans notre système nerveux car elles nous ont
aidés à survivre. Elles répondent à la
tâche principale de l'évolution: transmettre à ses
descendants des prédispositions utiles à la survie (la
phylogenèse au service de l’ontogenèse )
D'un point de vue neuronal, on peut
décomposer la réaction en trois étapes
1. perception du stimulus
Exemple: grande taille, grande envergure, certains types de mouvements
(rampant), certains sons (grondements), certaines douleurs,
2. l'amygdale ( avec le cortex cingulaire
antérieur) déclenche alors l’instauration d’un
état du corps caractéristique de l’émotion.
Exemple: grande taille => frisson, tachycardie, spasmes, coliques,...
.
3. Puis on perçoit l'émotion (peur) en rapport avec le
phénomène qui l'a déclenchée (grande
taille).
Soit une prise de conscience qu'il existe un
rapport entre un phénomène donné et un état
du
corps marqué par une certaine émotion.
Ces réactions correspondent au
mécanisme préprogrammé instinctif de James .
De par la prise de conscience, les
réponses, dans un premier temps automatiques, vont peu à
peu être modulées par l'expérience, le vécu
et donneront des variations dans l'expression, l'intensité
propre à chacun.
Ainsi partant d'un phénomène
automatique, une gamme de plus en plus importante de stimuli va
être confrontée à des réactions au
départ instinctives mais qui se personnaliseront de plus en
plus. C'est le phénomène d'apprentissage de l’enfant (qui
aboutira à l’âge adulte aux émotions secondaires).
Ces émotions primaires sont à la
base de nos réactions qui ne sont pas seulement
déterminées par notre jugement rationnel ou notre
passé individuel mais aussi par notre passé ancestral.
Ce qui explique que nous pouvons avoir des
réactions émotionnelles instinctives archaïques
difficilement acceptables par notre conscience (pulsions de tuer,
griffer, mordre,...).
3.3.2 Les émotions secondaires.
Les émotions secondaires ont pour base, au départ, un
processus de pensée et sont l'aboutissement de l'apprentissage
des émotions primaires (de la conscientisation des
réactions instinctives).
Les émotions secondaires types sont
celles qui sont engendrées à l'évocation de
souvenirs et arrivent à maturation à l’âge adulte.
De la même façon on peut
décomposer le processus neural en trois étapes:
1. Représentation consciente de
l'évènement (évocation du souvenir):
Des images mentales sont organisées en un processus de
pensée (le substrat neural de ces images est une série de
différentes représentations topographiquement
organisées siégeant dans différents cortex
sensoriels fondamentaux. L'évocation du souvenir ne se fait pas
dans un site cérébral mais il y a une recréation
de l’événement dans tous les cortex correspondants).
2. A un niveau non conscient,
le cortex préfrontal répond de façon automatique
et involontaire aux signaux résultants du traitement des images
en question (suite au phénomène d'acquisition entre
une situation donnée et une réponse donnée).
3. En stimulant le système limbique
qui déclenche le même système que les
émotions primaires, à savoir stimulation ...
- du système nerveux autonome
(réponse viscérale),
- du système musculo-squelettique (muscles faciaux, posture)
- du système endocrinien,
... ce qui engendre un état corporel
corrélé au processus de pensée initial.
Toute personne
lésée au niveau du cortex préfrontal aura une
perturbation des émotions secondaires (avec une activité
consciente) mais conservera
les grandes réactions automatiques, instinctives.
IR: réponse interne
Figure 1 DAMASIO A L’erreur
de Descartes : p 225
Schéma montrant les principales voies neurales au sein du corps
et du cerveau impliquées dans l’expression des émotions
et leur perception
IR :réponse interne
3.4 Perception
des émotions
Comme nous venons de le voir, une émotion correspond au
départ à une réaction corporelle face à
un événement
Elle correspond à la perception des manifestations
-visibles du corps: faciès, posture,
-invisibles du corps: viscérales (tachycardie, spasmes
intestinaux)
... par deux grandes voies
3.4.1 Par l'intermédiaire des signaux
neuraux
Le cerveau est constamment informé de l'état corporel par
toutes les afférences via
Formation réticulée, Hypothalamus, Cortex
somatosensoriel des régions pariétales et insulaires,
Thalamus, Structures limbiques
Ainsi, l'activité neurale est en perpétuelle
modification suivant les changements corporels, le cerveau photographie
le paysage corporel moment après moment, ce que Mickael
MERZENICH nomme la "traduction en direct" de ce qui se passe dans le
corps.
3.4.2 Par
l'intermédiaire des signaux chimiques.
Sous l'effet de l'émotion, les hormones libérées
dans le corps vont informer le cerveau via la circulation sanguine tout
en modifiant éventuellement le traitement des signaux neuraux.
C'est dans ce processus de continuelle surveillance du corps, dans
cette perception de ce que le corps est en train de faire, tandis que
se déroulent nos pensées, que consiste le fait de
ressentir des émotions.
Sur le plan neural il s'agit d'une juxtaposition d'une image corporelle
avec une image mentale (visuelle, auditive, ...) sachant que les deux
images restent séparées.
3.4.3 Phénomène de simulation
On pourrait penser, ce qui correspond à la pensée
classique, cartésienne, que le même agent
cérébral qui envoie les informations vers le corps envoie
simultanément les informations à un autre site
cérébral (le système somatosensoriel) et celles-ci
seraient à la source de la perception des émotions: soit
un phénomène neural intracérébral.
La perception des émotions serait parallèle au changement
corporel mais ne serait pas basée dessus.
La conception plus moderne, comme nous l'avons vu, pense que la
capacité de ressentir une émotion passe par la prise en
compte du phénomène corporel pour différentes
raisons:
- il n'existe pas seulement une voie neurale mais aussi chimique,
- le cerveau ne peut pas connaître par avance la réaction
corporelle qui dépend aussi de conditions locales,
- l'émotion est à chaque fois élaborée de
façon nouvelle et n'est jamais une reproduction exacte, un
phénomène stéréotypé.
Cependant, la boucle intracérébrale existe, le
cerveau peut court-circuiter le corps par le biais de neurones
modulateurs du tronc cérébral, et correspond à un
phénomène de simulation grâce à
l'apprentissage suite à une répétition d'images
mentales et d'expressions corporelles.
Ceci permet d'éviter un processus plus lent et consommateur
d'énergie.
Figure 2 DAMASIO
l’erreur de Descartes p 216
Schéma montrant les mécanismes de perception des
émotions
par le biais de processus en « boucle »
3.5 Processus
de Raisonnement
3.5.1 Les marqueurs somatiques
Le processus de raisonnement consiste, lorsqu'on est confronté
à un problème nécessitant un choix, en une analyse
des différentes possibilités afin d’opter pour
l’orientation la plus adéquate. La finalité du
raisonnement est
une prise de décision et prendre une décision consiste
à sélectionner une réponse parmi toute une
gamme à un moment donné en rapport avec une situation
donnée.
Cela correspond sur le plan neural à une succession de
défilés d'images, engendrée pour la circonstance,
qui entrent et sortent du champ de conscience.
3.5.1.1 Conception ancienne:
DESCARTES, PLATON, KANT.
Celle-ci est fondée sur le raisonnement pur, méthodique
et rationnel. La logique « mathématique » va nous
conduire, après analyse, au meilleur résultat quel
que soit le problème en étudiant séparément
tous les différents scénari. Mais surtout, le processus
de raisonnement ne doit pas être perturbé par les
réactions affectives..
Cette façon de procéder pourrait se concevoir pour des
cas simples avec peu de paramètres mais, pour tous les cas
complexes on se perdrait dans les méandres des solutions, des
calculs et avec surtout la nécessité
d’énormément de temps. Ce qui correspond à la
façon de raisonner d'un patient atteint d'une lésion
préfrontale qui passe
beaucoup de temps à réfléchir mais n'arrive jamais
à prendre de décisions.
3.5.1.2 Conception moderne: les
marqueurs somatiques.
Ils correspondent à l'association entre une image mentale et la
perception corporelle consécutive et à cette image.
Suite à une situation perçue comme menaçante par
exemple, le corps va présenter une réaction
viscérale qui sera ressentie comme déplaisante.
De ce fait, si le marqueur est négatif il va engendrer un
"signal d'alarme" d'écartement, et si le marqueur est positif,
il va engendrer un signal d'encouragement. Ainsi, l'organisme va mettre
en lumière certaines options et va diminuer le volume des
opérations pour la dernière étape de
sélection finale par le raisonnement proprement dit.
Ils agissent donc comme moyen de
sélection par une prise de conscience corporelle du
résultat, font office
de gare de triage pour rejeter vite certaines options et
répondre suivant ce qui est bon ou mauvais pour lui (dans un
contexte d'homéostasie, de survie).
En fait, les marqueurs somatiques
représentent un cas particulier des émotions secondaires.
3.5.2 Réseau neural des
marqueurs somatiques
Le système neural le plus important pour l'acquisition d'une
gamme de marqueurs somatiques est situé dans le cortex
préfrontal où il recoupe en bonne partie le
système sous-tendant les émotions secondaires.
Nous avons vu pour les émotions que le corps était pris
pour référence, et suite à un processus
d'apprentissage celui-ci pouvait être court-circuité et
faire l'objet d'une simulation. De la même façon, les
marqueurs somatiques ont logiquement cette évolution.
3.5.2.1 Mécanisme de
base (cf
les émotions secondaires).
Le cortex préfrontal et l'amygdale, suite à une image
mentale, déterminent un profil particulier de l'état du
corps, celui-ci engendrant à son tour des signaux qui sont
acheminés jusqu'au cortex somatosensoriel pour passer ensuite
dans le champ de l'attention et de la conscience.
3.5.2.2 Mécanisme
alternatif
Le corps est court-circuité et le cortex préfrontal et
l'amygdale ne font que pousser le cortex somatosensoriel à
reproduire les types d'activité neurale qu'il aurait eus si
le corps avait été placé dans un état
déterminé et s'il avait envoyé des signaux
correspondants.
Les mécanismes de simulation sont mis en place au cours
du développement par apprentissage (dans un souci
d'économie) et à mesure que nous grandissons nous avons
de moins en moins besoin de nous fonder sur des états somatiques
réels.
Concrètement, l'utilisation de la
simulation ou de l'état corporel directement est fonction du
vécu et est variable suivant les circonstances, les individus,
les problèmes.
D'autre part, les marqueurs somatiques peuvent se manifester de deux
façons:
- par la conscience,
- par la non conscience.
Que les états du corps soient réels ou fassent l'objet
d'une simulation, les activités neurales correspondantes passent
dans le champ de conscience et sont à l'origine de la perception
d'une émotion.
Cependant, un grand nombre de nos
décisions sont prises sans que l'on ressente quelque
émotion que ce soit. Cela ne veut pas dire que le processus
d'évaluation qui détermine un état de corps
donné n'a pas pris place ni que l'état du corps (ou sa
simulation) n'a pas
été pris en compte, mais le processus n'est seulement pas
passé dans le champ de l'attention, et dans ce cas notre
conscience ne le sait jamais.
Ce mécanisme semble être à
l'origine de ce qu'on appelle L'intuition: nous arrivons à la
solution d'un problème sans le soumettre au raisonnement.
3.6
L'intelligence
émotionnelle.
Pour Daniel Goleman , le fonctionnement de l'amygdale et son
interaction avec le néocortex sont au cœur de l'intelligence
émotionnelle.
D'autre part, nous devons à Davidson une précision
essentielle sur le rôle régulateur des émotions par
le cortex préfrontal.
Le cortex préfrontal gauche
génère plutôt des émotions
positives(approche). Le cortex préfrontal droit
génère plutôt des émotions
négatives(évitement).
Ainsi, on peut distinguer deux
tempéraments :
optimiste: hardi, enjoué, gai, de bonne humeur, confiant. Chez
ces gens, l'activité électrique préfrontale gauche
est supérieure à la droite.
pessimiste: timide, humeur chagrine, alarmiste, peureux,
méfiant. Dans ce cas, on retrouve une activité
électrique préfrontale droite supérieure à
la gauche.
Davidson précise que chez les gens
ayant déjà fait une dépression on retrouve une
activité gauche
inférieure a celle du côté droit.
De ce fait, l'impassibilité des sujets
lors de situations critiques est due à une activité
préfrontale gauche qui tend à ralentir le transfert de
l'information déplaisante en inhibant le cortex
préfrontal droit. Leur cerveau tente
de leur cacher l'information, ce qui est une caractéristique
des optimistes.
De plus, d'après Peter Salovey ,
l'optimisme est l'un des cinq facteurs essentiels de l'intelligence
émotionnelle qui comprend:
la conscience de soi: connaissance de ses émotions
la maîtrise de ses émotions: se libérer de
l'angoisse, la tristesse, la colère
l'optimisme, l'automotivation
l'empathie
la maîtrise des relations humaines
Daniel Goleman quant à lui, dans "L'intelligence
émotionnelle" nous prouve à travers de nombreuses
études le rôle supérieur de l'intelligence
émotionnelle par rapport au quotient intellectuel (QI) quant
à la réussite personnelle et sociale de l'individu.
Le cortex préfrontal est le lieu de rencontre entre les
émotions et la raison. D'une façon plus spécifique
il est responsable du stockage des données et de la
mémoire
active: l'aptitude à garder présente à l'esprit
toute information en rapport avec la tâche en cours. De ce
fait, le fonctionnement intellectuel, surtout la concentration,
peut être perturbé par des troubles affectifs surtout
si ceux-ci sont durables.
Les élèves dont le QI est supérieur à la
moyenne mais qui ont des résultats médiocres
présenteraient un contrôle défectueux du
système limbique par le cortex préfrontal ce que l'on
retrouve surtout chez les enfants impulsifs, inquiets, turbulents.
Au total, le cortex préfrontal a un
rôle essentiel de maîtrise des émotions par domptage
amygdalien ainsi que sur le tempérament optimiste et est donc un
support neuronal important de l'intelligence émotionnelle.
3.7 Apport au
Mémoire
Nous voyons déjà ici
l’importance du corps dans le ressenti de l’émotion ainsi que
des structures cérébrales impliquées qui seront
étudiées plus en détail dans les chapitres
suivants.
Hypothèse :Tous les processus de prise de décision et de
raisonnement sont intimement liés à l’émotion et
nous entrevoyons les possibilités importantes d’une action sur
l’émotion par l’intermédiaire d’une action sur le corps.
Le phénomène de genèse et de perception des
émotions par le biais des processus en « boucle »
peut être interrompu, à différents niveaux, et
maintenir ainsi une pathologie émotionnelle. La prise en
compte corporelle pourra alors lever les obstacles en
rétablissant les connexions (voir chapitre sur le refoulement).
Figure 3 DAMASIO A L’erreur de Descartes p
106
Schéma représentant l’ensemble des régions
cérébrales dont la lésion perturbe a la fois les
processus de raisonnement et ceux relatifs aux réactions
émotionnelles


Jean-luc LASSERRE Ostéopathe DO
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